Retour sur la Première Rencontre Annuelle Good Food 2
Le 13 juin dernier, Bruxelles Environnement rassemblait les acteurs et actrices de l’alimentation durable bruxelloise à l’occasion de la « Première Rencontre Annuelle Good Food 2 ». Entre célébration du premier anniversaire de la stratégie, bilan sur son avancement et échanges sur les priorités futures, l’événement a nourri les attentes des participants !
La stratégie Good Food 2 : 1 an déjà
Un an après le lancement de la stratégie, les partenaires ont déjà enregistré de belles réussites : la majorité des mesures ont, en effet, déjà été lancées.
Quelques temps forts peuvent être soulignés, tels que le lancement du premier projet pilote de transition des agriculteurs conventionnels, le soutien au premier incubateur de projets de transformation, ou encore l’organisation du premier appel à projet « accessibilité » en partenariat avec la COCOF. Les autres moments forts sur les différents axes de la stratégie (production, filières, offre, accessibilité et gouvernance) sont à retrouver sur l’infographie suivante :

Good Food : des synergies avec la Shifting Economy et le Plan Social Santé Intégré (PSSI)
La Secrétaire d'État en charge de la Transition économique s’est jointe aux festivités pour saluer les accomplissements de cette première année. « Dès le lancement de la réflexion autour de la transition économique (cfr : Shifting Economy), j’ai voulu que le secteur de l’alimentation en soit une priorité sectorielle », a-t-elle souligné. Représentant 1 emploi sur 20 et 1 commerce sur 3, le secteur alimentaire occupe en effet une place importante dans l’économie bruxelloise. La Secrétaire d’Etat a également réitéré la volonté d’accompagner et de soutenir celles et ceux qui n’ont pas encore commencé leur transition, en ajoutant : « Notre objectif est bien que les principes « Good Food » soient la normalité à terme, et non pas une niche. »
Outre les synergies avec la Shifting Economy, la stratégie Good Food vient également renforcer d’autres stratégies régionales en matière de pauvreté et de promotion de la santé. En effet, comme le déclare le Ministre de l’Environnement et de l’Action Sociale, « l’accès à une alimentation saine et de qualité est un droit fondamental, qui reste malheureusement inaccessible à certaines personnes. Il était donc primordial pour nous d’inclure le volet social dans la conception de la nouvelle stratégie Good Food, et de l’ouvrir à un maximum de publics. C’est dans cette optique que nous avons créé des ponts entre la Stratégie Good Food et d’autres stratégies régionales en matière de pauvreté et de promotion de la santé, de sorte que l’alimentation s’y retrouve aujourd’hui de façon transversale et renforcée ».
Table ronde d'échanges : Trouver des solutions pour relever les défis à venir
Malgré ces accomplissements, il reste du pain sur la planche aux acteurs engagés dans la stratégie. Un sondage grand public réalisé par AQRATE en 2023 souligne, en effet, les nombreux défis qui demeurent pour instaurer un (éco)système alimentaire plus durable, inclusif et sain.
Les résultats montrent, notamment, que plus de la moitié des Bruxellois privilégient toujours un régime carné au quotidien et consomment de la viande ou du poisson tous les jours ou presque. De plus, environ un tiers des Bruxellois éprouvent des difficultés à se nourrir pour des raisons financières, et la disponibilité d'une offre de proximité demeure cruciale pour favoriser des choix alimentaires durables. Le gaspillage alimentaire constitue également un challenge.
Afin de pouvoir échanger sur ces enjeux et bien d’autres, des tables rondes portant sur la production, les thématiques des filières et de la transformation, la stratégie Good Food et la question du genre, ainsi que sur l’accessibilité de la Good Food pour tous ont été organisées durant l’événement.
« Les tables rondes ont été une opportunité merveilleuse pour les acteurs de terrain d'apprendre les uns des autres », témoigne Coline Questiaux, consultante chez Möbius. « Ces échanges leur ont permis de diffuser leurs projets et de partager des bonnes pratiques. »
Lors de la session dédiée à la production, la présentation du projet Perkuus (projet de production agro-écologique et bio-certifiée de légumes à proximité de Bruxelles, avec commercialisation en circuit court, selon un modèle participatif d'auto-récolte et de vente en B2B) a par exemple permis de soulever de nombreuses questions liées à la rémunération des producteurs, la commercialisation des produits, et le financement de ce type de projet.
Les tables rondes ont également permis de consulter les divers acteurs concernant les problèmes qu'ils rencontrent au quotidien, ainsi que des pistes à leur disposition pour les soutenir.
Thomas a animé la session sur la thématique des filières et de la transformation : « Nous avons eu l’opportunité d'échanger sur le parcours des transformateurs (entrepreneurs) du secteur alimentaire à Bruxelles. Lors de ces discussions, nous avons pu non seulement aborder les lacunes dans l'écosystème bruxellois pour les soutenir dans leur développement, mais également explorer des pistes pour mieux articuler et rendre transparents les aides, soutiens, financements et accompagnements disponibles pour les entreprises et les indépendants qui se lancent, se développent rapidement ou atteignent leur pleine maturité ! »
- Pour plus d’informations, les PVs des discussions sont disponibles en suivant ce lien.
Clôture festive
La journée s’est finalement clôturée sur un dernier moment d’échange et de networking festif. L’anniversaire de la stratégie a été célébré sous le signe de la Good Food bruxelloise, avec la dégustation d’un petit morceau de… carrot cake, évidement !
À l’année prochaine pour un nouveau bilan sur l’avancement de la stratégie !
- Retrouvez la présentation PowerPoint de la journée en suivant ce lien.
Alimentation et grande distribution : les alternatives se multiplient à Bruxelles
Boulangers, épiciers, gérants de supermarchés coopératifs, ou simples consommateurs, ils sont les nouveaux acteurs de la filière alimentaire dans la Capitale. La Stratégie Good Food leur apporte un soutien bienvenu pour concrétiser leurs idées et mettre en place des modèles alternatifs aux grandes enseignes traditionnelles. À travers le circuit court, la lutte contre le gaspillage alimentaire, ou encore le retour à plus de lien social, c’est tout un secteur qui se réinvente et ouvre la voie de la transition environnementale et sociétale.
Bien se nourrir sans aller au supermarché, c’est possible. À Bruxelles, comme quasiment partout dans le monde, le modèle de la grande surface apparu outre-Atlantique dans les années 1920 s’est largement imposé. Les produits y sont vendus préemballés, en libre-service et il suffit de glisser ceux que l’on souhaite acheter dans son caddie. « L’un des principaux dysfonctionnements du système alimentaire actuel est d’avoir créé un énorme fossé entre producteurs et consommateurs, entre le monde rural et le monde urbain », constate Denis Hees, co-fondateur de l’association Urban Product, dont la mission principale est de « contribuer à la ‘redistribution’ de solutions durables ». Soutenu par Good Food, il a lancé en mai 2022 le projet UP ! Lokal qui permet à des maraîchers biologiques de vendre leurs fruits et légumes dans des petits commerces et épiceries traditionnels du quartier populaire de Cureghem, où l’offre de produit durable est habituellement absente.
S’appuyer sur un tissu local existant
Inutile de réinventer la roue, car pour Denis, les petites épiceries de quartier servent « naturellement et traditionnellement la population vulnérable de Bruxelles ». « Souvent oubliées des classes moyennes et des pouvoirs publics, elles sont pourtant indispensables à la vie sociale et à la convivialité de nos quartiers, explique-t-il. Leur savoir-faire et savoir-être en font d’excellents moteurs pour promouvoir une alimentation saine. » En plus de s’appuyer sur un réseau de commerces de proximité existants, UP ! Lokal s’inscrit également dans une économie plus « circulaire » et anti-gaspi, avec la revalorisation d’invendus dans les cuisines d’un restaurant social voisin. De manière plus générale, cela participe à redéfinir et structurer une filière alimentaire durable pour approvisionner la Région bruxelloise, ce qui constitue l’un des 5 axes de la Stratégie Good Food 2 (2022 - 2030).
Tout le monde veut manger sainement
Dans la grande distribution et notamment le (hard)discount, la course aux prix toujours plus bas attire les populations les plus défavorisées, pour qui l’alimentation pèse lourd dans le budget du quotidien. En rayon, la plupart des produits proposés sont souvent très transformés, peu riches sur le plan nutritif et gustatif, à l’impact environnemental non négligeable, et rémunérant mal ou peu les producteurs. Pourtant, « tout le monde aspire à se nourrir sainement, assure Denis Hees. Il faut créer les conditions pour que chacun soit en mesure de faire des choix qui permettent l’exercice collectif du droit à une alimentation saine. » Selon lui, cela passe plus particulièrement par le fait de « retisser des liens avec ceux qui nous nourrissent, redécouvrir les cycles de la nature, et recréer de la convivialité autour des questions de l’alimentation ».
Coopération et solidarité en magasin
Nettement moins impersonnel que la grande surface classique, le supermarché coopératif offre un accès à des produits locaux, de qualité, et vendus à des prix plus bas. Les clients y sont à la fois sociétaires et bénévoles : ils achètent des parts et s’engagent à travailler quelques heures par mois à la caisse ou à la mise en rayon. Cette démarche permet au magasin de réduire ses frais de gestion et de personnel, ce qui lui permet de pratiquer des prix plus bas, profitant ainsi aux membres de la coopérative.
Créé en 2020, en pleine crise sanitaire, Le Pédalo est un supermarché coopératif installé dans la commune d’Ixelles. Autant que possible, les produits proposés sont issus de filières courtes, locales et varient en fonction des saisons. « C’est un modèle alternatif à la grande distribution qui permet une reconnexion entre consommateurs et producteurs, explique Melchior, membre de l’équipe administration. Il répond de manière cohérente à de nombreux critères de durabilité qui sont aujourd’hui indispensables si l’on souhaite apporter une réponse viable à la crise environnementale et sociale actuelle et à venir. » Prônant la non-uniformisation et standardisation des produits, Le Pédalo est aussi un lieu d’échanges et de rencontres qui rassemble les habitants du quartier, peu importe leur milieu socio-économique, et démocratise ainsi l’accès à une alimentation saine et durable.
Vous payez en quelle couleur ?
Au début, la question surprend un peu, mais on s’y fait vite. Du mauve pour le prix du milieu qui permet de « faire tourner la boutique », du bleu pour un prix inférieur de 20 %, et de l’orange pour payer 10 % de plus. C’est ce système de prix différenciés qui est à l’origine de la boulangerie « associative autogérée et militante » créée par Louise, Léa, Sylvain et Colin. Installé dans la commune de Schaerbeek et soutenu par Good Food, Le Pain Levé donne le choix à ses clients de payer en fonction de leur budget, sans avoir à se justifier, et ça change pas mal de choses ! En premier lieu, le lien de confiance envers chaque client qui s’est tissé au fil du temps. Vient ensuite le questionnement des clients réguliers ou de passage, sur « ce qui leur semble raisonnable de payer par rapport à leurs moyens et à la qualité des produits qu’on leur vend », remarque Charlotte Laloire, engagée dans le projet.
Dans la boutique, les pains aux levain, brioches, cannelés et autres pâtisseries sont issus de farines bios, produites à seulement une cinquantaine de kilomètres. Les autres matières premières viennent du supermarché coopératif à deux pas, et les invendus seront donnés à des associations du quartier et des collectifs militants. « On attache de l’importance à soutenir la filière alimentaire paysanne et artisanale de proximité, explique Charlotte. Cela nous permet d’avoir une plus grand maîtrise de la qualité des produits que nous utilisons ».
Produits de saison, circuits courts, lutte contre le gaspillage alimentaire, lien social retrouvé et renforcé, citoyenneté alimentaire, accès au plus grand nombre… voilà ce qui, jour après jour, fait bouger les lignes de l’alimentation durable à Bruxelles, partie intégrante de la Stratégie Good Food 2. Une aventure bien résumée par Denis Hees : « Nous n’allons pas supprimer les supermarchés, mais nous essayons simplement d’aller vers des alternatives accessibles à tout le monde, et d’ouvrir la discussion. »
Vidéos de producteurs bruxellois (Village Partenaire)
Vous voulez entreprendre en agriculture urbaine ? Laissez-vous inspirer par ces vidéos mettant en scène des producteur·rice·s bruxellois·es, réalisées par Village Partenaire !
Bluëtte, des légumes bruxellois cultivés par Fiona
Fiona a lâché sa carrière politique pour tenter l'expérience du maraîchage. Elle s'est faite accompagnée par Delphine, notre coach création d'entreprise en agriculture urbaine, et a lancé son projet de maraîchage à l'espace-test Graines de Paysans. Fiona a accès à un terrain gratuitement pour voir si le métier lui plaît, et pour elle, c'est un coup de coeur !
Citysane, des tisanes en agriculture urbaine
Après plusieurs années de carrière en entreprise, Brigitte a décidé de changer de vie et a créé Citysane, un projet de tisanerie à Bruxelles. Elle s'est faite accompagner par Delphine, notre coach en création d'entreprise en agriculture urbaine.
La gestion financière d'une petite exploitation agricole
David Errera, de CycleFarm, explique dans cette vidéo l'importance d'avoir une gestion commerciale simple et rigoureuse.
URBI Leaf, des micropousses bruxelloises
Anne Colonval, fondatrice d'URBI Leaf, raconte son parcours dans cette vidéo.
Le service Good Food B2B

Good Food B2B stimule la rencontre entre la demande bruxelloise en aliments et l’offre belge.
FSSC22000 - Version 6

"L'un des défis les plus importants auxquels sont confrontés les fabricants de produits alimentaires est la sécurité des produits, car les aliments sont vulnérables à la détérioration. Le risque commence avec la grande variété de matières premières et d'ingrédients provenant de divers fournisseurs, combinée à des chaînes d'approvisionnement mondiales et complexes. La mise sur le marché d'aliments dangereux peut avoir un impact majeur sur la santé publique, entraîner une perte de confiance des consommateurs et nuire à la réputation des marques.
La norme FSSC22000 est un système de gestion de la sécurité alimentaire basé sur le risque qui offre une solution solide pour relever ce défi par le biais d'une certification par une tierce partie. L'obtention de la certification favorise une gestion efficace de la maîtrise des dangers liés à la sécurité alimentaire, de la minimisation des risques et de l'assurance de la production d'aliments sûrs." - FSSC22000.com
Cette formation est destinée à ceux qui veulent (re)découvrir le standard FSSC22000, reconnu par le GFSI et donc indispensable pour les entreprises alimentaires qui souhaitent vendre leurs produits via la grande distribution ou à d'autres transformateurs certifiés.
Boulevard Industriel 200
1070 Anderlecht
Belgique
La réglementation et la certification bio pour les transformateurs, grossistes et points de vente

- Comment se lancer en bio ?
- Est-ce le bon choix pour mon entreprise ?
- Par quoi commencer ?
Cette séance d’information est l’occasion de rencontrer Biowallonie, structure d’accompagnement de professionnels du secteur bio en Wallonie et à Bruxelles, de poser vos questions à notre équipe, d’avoir les dernières informations sur les chiffres de la consommation et de la production bio, et aussi de prendre connaissance des règles pour la réglementation biologique. Biowallonie anime et encadre cette séance. Un organisme de contrôle sera présent pour répondre à toutes vos questions.
Au programme
- Rapide balayage des spécifiés réglementaires du bio pour les productions primaires végétales et animales
- Réglementation pour la transformation : matières premières et process autorisés, règles d’étiquetage…
- Réglementation pour la distribution, l'import et la vente de produits biologiques
- Déroulement des contrôles
- Explication des changements dans la nouvelle réglementation BIO
- Présentation des chiffres bio belges : production et consommation
- Où s’approvisionner en produits bio belges ?
Boulevard Industriel 200
1070 Anderlecht
Belgique
L’Agriculture Urbaine à Bruxelles, zoom sur un secteur en croissance et le défi de l’accès au foncier
Si le nombre d’agriculteurs « traditionnels » continue de diminuer en Belgique, on observe à Bruxelles et depuis une dizaine d’années un renouvellement du secteur agricole avec l’essor d’une agriculture urbaine (AU) proche du consommateur et soucieuse de l’environnement. Aujourd’hui, la Région dénombre une cinquantaine d’exploitations professionnelles dont près de 75 % sont portées par de jeunes agriculteurs non issus du milieu agricole, communément appelés les « NIMAculteurs ». Quelles terres exploitent-ils, quelle stabilité pour le secteur, quels sont les enjeux mais aussi les freins et menaces à son développement ?
Nouveau souffle durable et résilient pour le secteur de l’agriculture
L’agriculture urbaine dans la Région bruxelloise est très variée, tant dans sa forme de production, ses modes de distribution ou ses types de support. Ainsi, du maraichage à la production de champignons, de la vente directe ou via des intermédiaires restaurateurs, d’une production en pleine terre ou hors sol, en intérieur ou à l’extérieur… la diversité de cette pratique agricole fait la force de l’agriculture urbaine, capable de s’adapter à tout type d’environnement.
On remarque que ces projets se résument rarement à une simple activité agricole. Ils ont souvent une dimension pédagogique ou sociale, comme La ferme urbaine, porté par l’asbl Le Début des Haricots à Neder-Over-Heembeek, Bel Akker porté par Atelier Groot Eiland - deux espaces d’insertion socioprofessionnelle par le maraichage. Ou encore les fermes pédagogiques au Parc Maximilien, à Jette… De fait, cette agriculture d’un nouveau genre est un outil de transition et d’accès à une alimentation locale et durable. L’AU peut même permettre, dans la mesure d’une pratique agroécologique, d’améliorer la qualité du sol en pleine terre et contribuer à la régénération des sols vivants.
On peut donc caractériser l’agriculture urbaine par 3 critères[1] : la localisation de la production par rapport à la ville, les fonctionnalités réciproques avec celle-ci (fonction nourricière) et son intégration dans la dynamique urbaine : santé, économie, interactions sociales, éducation, formation, loisirs, aménagements urbains et paysagers, environnement...
Un cadre juridique flou
Malgré son importance croissante, un certain flou juridique entoure encore cette pratique. L’agriculture urbaine n’est pas mentionnée dans les plans et règlements qui organisent les activités et l’aménagement du territoire, en particulier le Plan régional d’affectation du sol (PRAS) qui constitue le socle de la réglementation bruxelloise. Ce vide juridique permet, en quelque sorte, une certaine flexibilité dans les espaces d’implantation puisque l’activité productive est autorisée dans la majorité des zones du PRAS, bien que les superficies soient limitées selon les zonages. Ainsi, si l’on observe les projets existants :
- Dans les zones agricoles du PRAS, naturellement dédiées à cette fonction et principalement situées à Neerpede, on retrouve plusieurs producteurs : par exemple la Smala Farming, ferme urbaine liée au restaurant Smala à Saint-Gilles, la tisanerie Hierba Buena, Fruit Time…
- En zone verte, destinées en priorité à la conservation du milieu naturel, se développent par exemple Ile de Garde Tisanerie à Jette, qui cultive une cinquantaine de plantes culinaires, aromatiques et médicinales, La fille des saisons à proximité du campus universitaire d’Anderlecht, produisant des légumes, fleurs comestibles et aromatiques, Les Garçons Maraichers qui produit sous serre une grande variété de tomates.
- En zone constructible, la ferme aquaponique BIGH, a installé ses infrastructures en zone de forte mixité, sur les toits du site des Abattoirs d’Anderlecht. Le projet Bel Akker, se situe en partie en zone de forte mixité, en partie en zone d’habitation.
De fait, même si les surfaces de production les plus importantes sont situées dans le Pays de Neerpede, plus de ¾ des producteurs sont aujourd’hui localisés en dehors de ces espaces péri-urbains, partout dans la Région.
Du soutien pour pallier les difficultés du secteur
À Bruxelles comme dans les régions rurales, être agriculteur est un métier essentiel mais exigeant, et cette réalité n’est pas nouvelle. Dans une ville-région où l’espace est limité, les producteurs urbains font face à une série d’obstacles, parmi lesquels le manque d’espace et de capacités d’implantation. Ceci se révèle tant pour les projets de pleine terre que pour ceux qui s’installent en toiture. Le secteur agricole, comme d’autres fonctions dites fragiles, est sujet à la pression foncière et immobilière, encore et toujours en augmentation selon les dernières données du baromètre de l’immobilier de la Fédération Royale du Notariat belge[2]. Pour la culture hors sol, d’autres contraintes techniques s’ajoutent : portance et stabilité, accessibilité et acheminement des matières, accès et stockage de l’eau …
Conscientes des défis auxquels sont confrontés les producteurs urbains, les administrations unissent leurs efforts pour accompagner et soutenir l'agriculture urbaine : soutien à des acteurs de l’accompagnement spécialisés en AU (Terre-en-vue pour l’accès au foncier, Espace Test Agricole de Graines de Paysans, Fédération des professionnel∙le∙s de l’AU, Guichet d’Économie Locale spécialisé en AU, Facilitateur AU), réforme du bail à ferme, nouvelle ordonnance pour un financement plus structurel de l’AU, etc.
Deux chantiers à suivre
L'agriculture urbaine est en train de se forger une place dans le paysage bruxellois, devenant une composante essentielle du développement durable de la ville. Le tout s’inscrivant dans la continuité de ce qui a été amorcé dès 2016 dans la Région avec la stratégie Good Food. Si le secteur est plus mature, avec notamment des modèles économiques plus stables, cet équilibre est encore fragile et les questions de disponibilité d’espaces cultivables, techniquement accessibles et abordables sont toujours complexes.
Pour cette raison, il est important d’œuvrer à la réalisation d’un cadre règlementaire souple et adapté comme un des leviers pour soutenir les agriculteurs et le développement de ce jeune secteur dynamique. La révision du PRAS en est la prochaine étape : une consultation ouverte à tous démarre cet automne, sur base du travail de définition des constats, enjeux et pistes de travail avec les institutions régionales et une série d’acteurs de terrain.
En parallèle, un autre chantier a été initié sur la réforme du bail à ferme : un avant-projet d’ordonnance mieux adapté aux spécificités de l’agriculture bruxelloise est en cours de rédaction. Cela fera l’objet d’un prochain article dans cette newsletter.
Pour en savoir plus sur les règlementations territoriales en lien avec l’AU et les enjeux qui y sont liés :
- Guide des règlementations territoriales pour l’agriculture urbaine, édité en 2019
- Plan d’action 2020, Agricultures urbaines : modifications législatives, de mai 2020
[1] Paula Nahmias et Yvon Le Caro, « Pour une définition de l’agriculture urbaine : réciprocité fonctionnelle et diversité des formes spatiales », Environnement Urbain / Urban Environment [En ligne], Volume 6 | 2012, mis en ligne le 16 septembre 2012, consulté le 17 juillet 2023. URL : http://journals.openedition.org/eue/437
[2] Fednot, « Baromètre immobilier des notaires pour l'année 2022 », [En ligne], mis en ligne le 16 janvier 2023, consulté le 17 juillet 2023, https://www.notaire.be/nouveautes/detail/barometre-immobilier-comment-a-evolue-le-marche-en-2022
BUDDY BUDDY - # 7075 - Engagement
- Respect de la législation (AFSCA, tri des déchets, etc.).
- L'exploitation du producteur est implanté soit :
- Sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale et livre à Bruxelles ;
- En Belgique et livre à Bruxelles - Utiliser des fertilisants naturels.
- Éviter ou limiter autant que possible l'utilisation de pesticides synthètique, les exceptions autorisées étant définies dans le cahier des charges des méthodes de production biologique.
- Ne pas utiliser d’OGM.
- Ne pas utiliser de semences enrobées de produits phytopharmaceutiques de synthèse, à moins qu'ils ne soient introuvables sur le marché européen.
- Favoriser une diversité de fruits, légumes, céréales rustiques, indigènes.
- Eviter la production sous serres chauffées utilisant des combustibles fossiles.
- Préserver et améliorer le capital sol, air, eau et biodiversités des écosystèmes.