Séance d'information - L'agriculture urbaine à Bruxelles

Village Partenaire et le Réseau des GASAP

Vous avez envie de vous lancer dans les métiers de la production agricole ? Vous êtes déjà un producteur et vous voulez y voir plus clair sur l'offre d'accompagnement et les aides disponibles ?

Participez à cette séance d'information sur l'agriculture urbaine à Bruxelles ! Au programme :

2024-01-26T15:00:002024-01-26T17:00:00

Rue Chant d'Oiseaux 195
1070 Anderlecht
Belgique

Professionnels
Thématiques

Marché paysan du Réseau des GASAP

Le Réseau des GASAP

Le prochain marché GASAP on Tour de Noël, rebaptisé "Marché paysan", se tiendra le mardi 12 décembre de 17h à 19h aux Halles Saint-Géry, Place Saint-Géry 1 à Bruxelles !

Les producteurs comptent sur les pré-commandes pour assurer leurs revenus lors de ce marché, même si vous pourrez aussi acheter (quasi) tout ce que vous voulez sur place.

2023-12-12T17:00:002023-12-12T19:00:00

Place Saint-Géry 1
1000 Bruxelles
Belgique

Citoyens
Thématiques

Podcast "Le pain qu'on sème"

Découvrez Le Pain qu'on Sème, une série de podcasts qui part à la rencontre des acteurs et des actrices des filières belges du grain au pain.

Dans la série de podcast Le Pain qu'on Sème, Lou Chaussebourg et Noémie Maughan - Laboratoire d'Agroécologie de l'ULB - partent à la rencontre des acteurs et des actrices des filières belges du grain au pain. Elles mobilisent leurs propres recherches, celles écrites par d’autres, mais surtout les savoirs de celles et ceux qui réinventent chaque jour les métiers de la boulangerie, de la meunerie, de la culture de semences et de céréales pour ouvrir de nouveaux imaginaires nourriciers.

Dans le premier épisode Céréalités, les chercheuses partent du constat que la majorité du pain qu’on mange en Belgique n’est pas issu de céréales belges. Pourquoi ? Découvrez l’enjeu des semences et du choix des variétés de céréales dans la relocalisation des filières belges du grain au pain.

Ce podcast est financé par le FNRS et porté par le Laboratoire d'Agroécologie de l'ULB et le Laboratoire d'Economie et Développement Rural de l'ULiège.

Public Pro
Oui
Public cible
Citoyens
Professionnels

Marché de Noël - Kattekasteel

Espace-test agricole Graines de Paysans

Venez découvrir le Kattekasteel, des artisans locaux et les produits du champ de l'Espace-test agricole (légumes et tisanes).

Petite restauration et apéro sur place !

2023-12-13T16:00:002023-12-13T20:00:00

Rue Chant d'Oiseaux 195
1070 Anderlecht
Belgique

Citoyens
Thématiques

Diversifier ses sources de revenus en collaborant avec l’agriculture rurale ?

L’expérience du projet Interreg GROOF en matière de coaching de projets professionnels d’agriculture urbaine révèle que, bien que ces projets se multiplient ces dernières années, la définition d’un modèle économique viable reste complexe pour certains projets, tant les activités d’éducation et de revente des productions propres au projet, se révèlent parfois peu rentables. Parmi les solutions existantes pour améliorer la viabilité économique de tels projets, la diversification des sources de revenus en s’appuyant sur l’agriculture péri-urbaine ou rurale est une bonne alternative.

Découvrez ci-dessous, quatre projets d’agriculture urbaine avec serres sur toit qui sont parvenus à innover et à multiplier les partenariats avec des agriculteurs péri-urbains ou ruraux pour consolider leur modèle économique. Une motivation collaborative bénéfique pour l’agriculture urbaine et plus largement, utile pour relever les défis de résilience des villes du futur.

  1. PAKT (Anvers ) : www.pakt-antwerpen.be

Le projet PAKT à Anvers a débuté en 2017 sur un toit de 2.000 m2. La volonté de sensibiliser les citoyens à l’alimentation durable et la volonté de mettre en place une ceinture alimentaire autour de la ville d’Anvers étaient, et sont encore aujourd’hui, centrale pour le projet. Pour ce faire, PAKT a décidé de miser sur deux activités : 1) la mise en location de 1.500 m2 d’espaces de culture sur les toits pour les citoyens, sous forme d’abonnements annuels (80 abonnés). 2) la collaboration avec des maraîchers professionnels péri-urbains, qui sont membres de la coopérative PAKT. Leurs produits sont distribués via trois méthodes : un e-shop pour les restaurants, la vente hebdomadaire sur un stand mis à disposition par PAKT en bas du bâtiment, et la distribution de paniers alimentaires pour les abonnés. Au fur et à mesure des années, le projet s’est développé et a multiplié ses partenariats pour aboutir à cinq partenaires effectifs. Les revenus générés par cette activité représentaient en 2019 près des deux tiers du chiffre d’affaire de PAKT.  

 

  1. La Ferme Ouverte de Saint-Denis (Paris) & l’Entrepote (Schaerbeek) :  La Ferme Ouverte – Saint-Denis | Les Fermes de Gally/www.lentrepote.be 

Ces projets, actuellement suivis par GROOF, ont créé des partenariats avec des agriculteurs péri-urbains en réponse à la crise Covid-19. Ces projets proposant de nombreux évènements, ils ont été directement impactés par la crise. Pour pallier cette perte importante de revenu, ils ont tous deux décidé de diversifier leur offre en proposant des points de collecte, paniers alimentaires, services de livraison, … avec des produits alimentaires dont la production est extérieure à leurs projets.  

Ce nouveau service a eu lieu lors du premier confinement pour l’Entrepote. Elle a permis de prendre en charge les différent frais/charges fixe pour cette période (mars 2020 – mai 2020). Malgré le succès de ce nouveau service, ils ont décidé de ne pas le réitérer cette stratégie lors du second confinement pour des raisons logistiques et financières. Cependant, ils ont en projet de proposer à l’avenir ce service en sous-traitant avec une entreprise spécialisée, en mettant à disposition leurs locaux.  

Pour la Ferme Ouverte de Saint-Denis, les produits complémentaires proposés dans un nouveau comptoir à la ferme (pommes, poires, …) ont rencontré un franc succès. La mise en place de cette nouvelle activité avait été facilitée par la place disponible sur la ferme, la possibilité de stockage en chambre froide et les liens existants de longue date avec d’autres fermes de la région. A l’avenir, ces services seront maintenus et diversifiés, en complément du maraichage et de la production hydroponique de la serre du toit de 360 m2 actuellement en construction.

  1. LUFA (Québec): www.montreal.lufa.com/fr 

Enfin, pour compléter notre analyse de cas, nous voulions vous présenter un projet pionnier qui est en cours depuis 10 ans déjà : les fermes LUFA. Cette organisationa créé la première serre commerciale sur toit au monde à Montréal en 2011 et exploitent actuellement 12.000 m2 dans trois serres urbaines. C’est pourtant pour des raisons de rentabilité économique que LUFA a commencé à distribuer, en complément de ses productions en toiture, des produits issus d’agriculteurs péri-urbains en pleine terre (fruits et légumes de saison), des bouchers, fromagers et boulangers locaux. La distribution se fait via leurs différents magasins, leur site internet et des points de collecte. L’évolution de ce business model et la spécialisation dans la logistique a permis à LUFA d’accroitre son chiffre d’affaires en quelques années.  Aujourd’hui pérennes, les fermes LUFA réalisent entre 75% à 85% de leur volume de vente via cette activité de distribution en circuits-courts.

Les partenariats urbain-rural, un vecteur de réussite des projets d’agriculture urbaine ?

Au-delà des bénéfices économiques découlant pour les entreprises de cette diversification du business modèle, nous voyons en ces partenariats urbain-rural des intérêts vitaux pour le territoire. Ces collaborations permettent de recréer du lien entre les communauté rurales et urbaines, des rencontres, des apprentissages. Des communautés, qui par moment, malgré des préoccupations similaires, s’efforcent de s’éviter tant les contextes peuvent êtres différents. 

Bien sûr, ce type de collaboration n’est pas la solution miracle à tous les problèmes, et, celle-ci ne peut pas s’appliquer systématiquement dans tous les contextes.

Mais cette démarche collaborative entre producteurs urbains et péri-urbains porte en son sein une dynamique gagnant-gagnant des échanges qui permettront une meilleure compréhension de l’autre, et une reconnexion ville-campagne, ingrédients indispensables pour assurer la viabilité des systèmes alimentant les villes.

Nous l’avons vu, certaines fermes urbaines agissent comme de véritables « hubs» de centralisation des produits issus du proche territoire.  Pourquoi ne pas favoriser leur multiplication au cœur de nos cités pour accélérer ainsi cette reconnexion ?

Est-ce que ce type d’achat revente est développé dans vos projets ? Est-ce que ce serait pertinent ? N’hésitez pas à nous en faire part facilitateurAU@goodfood.brussels !

Un article rédigé par Groupe One dans le cadre du projet GROOF.

Projets inspirants

L’agriculture urbaine en toiture : retours d’expériences et points d’attention

Un article écrit par Green Surf

Les premières traces d’agriculture urbaine (AU) sont apparues lors de l’apparition des premières villes. Les historiens situent cela vers -4000 à Uruk, en Mésopotamie. À cette époque, la civilisation sumérienne investit les villes et développe des activités agricoles intra-muros.

La révolution industrielle, l’exode rural, les guerres sont autant de facteurs qui ont influencé les formes d’agriculture en ville, s’adaptant toujours aux contextes dans lesquelles elle évoluait.

Aujourd’hui, l’AU est toujours présente et se développe partout, notamment dans des espaces inexploités comme les toitures. Depuis plusieurs années, l’agriculture urbaine en toiture se développe à Bruxelles. Cet article mettra quelques projets en avant et abordera les enjeux techniques et économiques inhérents à ce type de projet. 

Tivoli Greencity est un projet de construction de plus de 400 logements à Anderlecht. Il dénombre 10 toitures équipées de bacs potagers, et une serre de 150m² intégrée à l’architecture du bâtiment (Figure 1). L’ensemble de ces installations est à disposition des habitants des logements pour leur permettre d’avoir accès à des fruits et légumes de qualité, tout en étant un vecteur d’échange social entre voisins dans un cadre agréable et ludique.

La toiture du Delhaize de Boondael accueille depuis 2017 un potager de 360m² (Figure 2[1]). La société Vestaculture est chargée de l’exploitation du site. Un sol vivant a été créé ce qui permet aux exploitants de suivre des techniques culturales permacoles. Pari qui semble gagnant. En 2019, 1,6T de petits fruits et légumes a été produit et vendu directement dans le magasin situé en-dessous.

La ferme urbaine sur le toit du Foodmet (Figure 3) accueille deux entreprises. La première est la société BIGH. Elle produit des légumes, plantes aromatiques et poissons dans un système aquaponique sous des serres en toitures. Les produits peuvent être achetés dans des commerces bruxellois. Des visites et autres événements y sont organisés. La deuxième société présente sur la toiture est Groot Eiland. Elle y cultive des légumes et petits fruits en plein air, dans un sol reconstitué. Les produits sont vendus au travers de leurs propres réseaux de distribution.

Les amis de l’entrepote, une ASBL innovante de Schaerbeek, développe un potager en toiture (figure 4[2]). Cet outil leur permet d’organiser des stages pour les enfants du quartier. De nombreux projets sont également en germinations, notamment l’installation d’une serre en toiture. Dans ce cadre, ils sont accompagnés par les experts du projet européen GROOF – Greenhouses to Reduce CO2 on Roofs.

[1]Comme le montrent les modèles précités, les toitures bruxelloises accueillent de nombreuses typologies de projets. Le potentiel bruxellois est certain : 394 ha pourraient être affectés à la production agricole en toiture. Ces derniers voient le jour non sans embuches et contraintes, notamment techniques. Outre les différentes procédures classiques prises en compte dans un projet de construction, des critères liés au caractère innovant et à l’usage de la toiture sont à ajouter.

Dans le cas d’une construction existante, il convient de diagnostiquer la toiture et la structure du bâtiment afin d’évaluer la faisabilité du projet. Quelques points essentiels sont abordés ci-dessous.

L’étude de l’aspect général du bâtiment prendra en compte la structure, les fondations, le nombre d’étages et la situation par rapport aux bâtiments voisins.

L’importance de l’accessibilité est trop souvent minimisée, ce qui implique de nombreux problèmes opérationnels. Pour un seul étage, cet accès peut être limité à un escalier. Cependant, il doit être assez large pour livrer le matériel et assurer la sécurité des utilisateurs. Avec plusieurs étages, un escalier et un ascenseur seront nécessaires pour le confort des usagers, des visiteurs ou encore pour respecter les règlements incendie. De plus, la taille, le poids maximal et l’espace disponible à la sortie de cet ascenseur seront également à prévoir en fonction des activités du projet. Par exemple : les visiteurs ne doivent pas être bloqués par un entassement de palettes à la sortie de l’ascenseur.

Une étude détaillée du bâtiment sera également à réaliser afin déterminer les possibilités de transformation nécessaire à l’implantation du projet en toiture. L’étanchéité étant à la source de nombreux litiges dans le secteur de la construction, il convient d’identifier le type de technique d’isolation et d’étanchéité afin de déterminer la capacité de charge et s’assurer de la faisabilité des travaux. Le sous-sol doit être décrit avec précision, ainsi que le plan du toit. Ce dernier point donnera des informations sur la gestion de l’eau de pluie.

Les besoins en eau sont généralement significatifs, c’est pourquoi il est nécessaire de bien prévoir les arrivées d’eau et, si possible, un système de récupération d’eau de pluie. Pour cette dernière, deux configurations sont envisageables : (1) un stockage en terrasse ; (2) un stockage en bas du bâtiment (au sol, sous-sol, ou enterré). Le premier requière moins d’investissement, mais peut avoir une quantité de stockage plus faible que l’option 2. De plus, une vigilance particulière devra être apportée afin de ne pas endommager l’étanchéité.

Dans le cas d’une nouvelle construction, il sera moins complexe de prévoir des aspects techniques adaptés au projet en toiture prévu : toiture multi-usage, zone technique, zone accessible/inaccessible au public, surélévation éventuelle, etc.

L’aspect économique doit également être pensé en amont[3]. L’activité de production agricole permet rarement de couvrir les coûts, c’est pourquoi elle est généralement jumelée avec d’autres activités, comme par exemple des visites et des formations payantes. Dès lors, le modèle économique influencera les choix techniques précités.

Comme tout secteur innovant, certains projets échouent. Pour en apprendre sur les raisons de ces échecs, nous vous invitons à lire l’analyse de la faillite d’Urban Farmers à The Hague en Hollande.

L’agriculture urbaine peut valoriser les espaces oubliés de la ville, comme les toitures. Y développer un projet agricole ne se fait pas sans embuches, contraintes techniques et incertitudes économiques. Pourtant, le potentiel de plus-value sociale, environnementale et économique est considérable. C’est pourquoi le facilitateur en agriculture urbaine est présent pour vous conseiller et vous accompagner dans votre projet.

Pour aller plus loin :

  • Nos fiches d’informations en agriculture urbaine sur toiture :

    – Quel permis et quelle réglementation pour l’installation d’infrastructures sur toiture ?

    – Comment assurer l’accessibilité et la sécurité sur un projet d’Agriculture Urbaine en toiture ?

[1] @ vestaculture  

[2] @ http://lentrepote.be/ 

[3] Voir article FAU PAKT

Projets inspirants

Projet ARBRES : quels rôles pour le fruitier en ville ?

Le projet ARBRES vise à explorer les conditions socio-écologiques d’implantation de l’arbre fruitier comestible à Bruxelles, dans un contexte d’Anthropocène, et à comprendre comment celui-ci peut participer à la résilience du système alimentaire et à une série de services écosystémiques.

  • Dans un contexte d’Anthropocène, de pic pétrolier et de changements climatiques, quel peut être le rôle de l’arbre fruitier en ville ?
  • Quels fruitiers sont adaptés à ce contexte, ainsi qu’aux contraintes des différents milieux urbains ?
  • Comment planter le bon arbre au bon endroit ?
  • Quelle gestion et gouvernance pour des fruitiers urbains ?
  • Comment limiter les mésusages des fruitiers ?
  • Comment valoriser, transformer, distribuer les récoltes de manière solidaire ?
  • Comment améliorer la sécurité alimentaire ?

Pour répondre à ces questions, et à d’autres qui émergeront encore, le Centre d’écologie urbaineVelt Brussels vzw, Bruxelles Environnement et les administrations communales d’Uccle et de Forest lancent une recherche participative (Co-create 2021-2024).

S’inscrire comme co-chercheur/euse

Qu’est-ce qu’un verger partagé ?

Etudes

Où trouver des paniers de légumes à Bruxelles ?

Vous vous demandez certainement où trouver de délicieux légumes produits au sein de la capitale ? Et puis, comment soutenir nos maraichers et une agriculture durable ? Nous vous avons dressé une liste de tous les paniers bruxellois, car c’est bien en mangeant qu’on peut soutenir cette agriculture de demain !

Bien qu’indispensable, le métier de maraicher est difficile et très peu rémunérateur. Il est primordial de les soutenir, et quand c’est en circuit ultra court, c’est encore mieux financièrement pour eux.

Les paniers et le modèle CSA version autocueillette assurent au maraicher un revenu juste, fixe et stable. C’est donc une très belle manière de soutenir l’agriculture paysanne ! C’est bien évidemment aussi la meilleure façon de consommer des produits frais, riches en vitamines et en nutriments tout au long de l’année.

Il y a de plus en plus de maraichers à Bruxelles qui proposent un service de paniers hebdomadaires.

Les voici :

Si vous ne trouvez pas votre bonheur là-dedans, nous vous invitons à regarder sur le site des GASAP qui propose énormément de paniers fournis par des producteurs belges (même si ce n’est pas bruxellois, c’est bien aussi bien sûr ) : Pour les mangeurs – Le réseau des GASAP.

Article rédigé en collaboration avec le Guichet d’Economie Locale en Agriculture Urbaine (GEL AU). Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter l’adresse gelau@villagepartenaire.be 

Documentation

Hydroponie, aéroponie, bioponie et aquaponie, des techniques utiles en RBC et dans un contexte de réchauffement climatique ?

Article rédigé par Green SURF, septembre 2022

C’est quoi tout ça ? encore du High Tech ?

L’hydroponie est la culture de plantes réalisée sur un substrat neutre et inerte (de type laine de roche) irrigué d’un courant de solution qui apporte les sels minéraux et nutriments essentiels à la plante. Elle existe depuis des siècles mais est devenue un mode de production intensive depuis la 2e moitié du XXème siècle et est couramment utilisée. Aujourd’hui, 75% de nos salades belges sont produites en hydroponie.

La bioponie est une forme d’hydroponie biologique car elle utilise des engrais biologiques, provenant de ressources organiques plutôt que chimiques. Ces ressources organiques sont multiples, il peut s’agir de déjections animales, de compost, de résidus de l’industrie agro-alimentaires, etc. Ces résidus organiques contiennent donc les nutriments essentiels à la plante mais sous une forme complexe, organique, qui ne peuvent pas être absorbée directement par les plantes. Ce sont alors les microorganismes, les bactéries, les champignons, etc. qui vont dégrader cette matière et la minéraliser, pour en libérer les nutriments sous forme minérale qui pourront alors être absorbés par la plante. Ce phénomène de dégradation et de minéralisation des résidus organiques se produit naturellement dans l’environnement, dans les sols, ce qu’on va tenter de reproduire avec la bioponie. La bioponie est donc plus complexe que l’hydroponie conventionnelle parce que les microorganismes y ont une importance et il y a un tout un travail de digestion de la matière, qui demande de trouver un moyen efficace pour dégrader et minéraliser les résidus organiques. Des recherches ont lieu actuellement à Gembloux, au C-RAU (Centre de Recherches en Agricultures Urbaines de l’ULiège), afin de valoriser des déchets organiques (tels que les fientes de poules) comme source de fertilisants pour la bioponie. L’objectif du C-RAU est de :

  • créer des procédés de création de solutions nutritives à partir de diverses matières organiques. A ce jour, les solutions nutritives étudiées sont à base de déjections animales et il est prévu de passer au recyclage de divers effluents agricoles, comme les reliquats de stations de biométhanisation. Ensuite, ces procédés pourront être adaptés pour les pays du Nord et du Sud.
  • simplifier les systèmes de production hydroponiques afin de les rendre plus accessibles, de diminuer la dépendance à l’électricité et de recycler divers matériaux locaux.

En France, l’Institut de Recherche national Astredhor réalise des expérimentations sur l’hydroponie en fertilisation organique afin de viser le « zéro intrant de synthèse ». L’enjeu est de transformer l’azote organique en azote minéral assimilable par les plantes.

L’aéroponie, enfin, est un système dans lequel les racines ne s’ancrent pas sur un substrat, les racines sont maintenues dans le vide, à l’intérieur d’une chambre d’aspersion. La solution nutritive est pulvérisée sur les racines à intervalles réguliers. Constamment exposées à l’oxygène et à l’humidité, ces dernières atteignent leur potentiel d’absorption maximal. La technique aéroponique se prête mieux en intérieure car les racines étant à l’air libre, elles sont beaucoup plus sensibles à des changements de température, qu’il faut dès lors maintenir à température constante pour un meilleur rendement.

Ces techniques ont plusieurs avantages :

  • Systèmes de production en recyclage total (aucun rejet vers le milieu extérieur, très faible consommation en eau et en engrais, apports d’eau et d’engrais optimisés au plus près des besoins de la plante)
  • Réalisable en low-tech (matériaux recyclés pour la fabrication des systèmes et valorisation de déchets organiques comme fertilisants)
  • Apporte un élément de réponse aux limitations en ressources en eau douce et à la dégradation des sols
  • Bioponie : contribution à l’atténuation des changements climatiques via un affranchissement des engrais chimiques et des pollutions générés par ceux-ci
  • Renforcement des capacités de production locales permettant d’améliorer la résilience alimentaire des populations impactées par les changements climatiques
  • Produire et distribuer dans la même ville permet une traçabilité totale tout au long du cycle de production
  • En intérieur, contrôle des paramètres de la culture (climat, fertilisation, etc.) et donc conditions optimales pour le développement de la plante : cela permet ainsi d’augmenter les rendements
  • En intérieur, protection contre les bioagresseurs sans recours à des intrants de synthèse.

Et à Bruxelles du coup ?

Ces techniques ont donc de nombreux atouts à partager, toutefois cela nécessite une réflexion et conception du projet en symbiose avec le bâti : si la structure demande une portance spécifique, elle est beaucoup plus facile et économique à intégrer dans un projet de construction neuve plutôt que de rénovation. Un système de récupération d’eau de pluie et une citerne à grande capacité sont nécessaires pour éviter de puiser dans les nappes phréatiques ou l’eau de ville. Une synergie avec une activité annexe dégageant de la chaleur et du CO2 pouvant être réinjectée dans des serres a plus de sens que de devoir fournir 100% de chaleur (voir projet Interreg GROOF). Dans le cadre d’activité professionnelle et à vocation nourricière, les espaces doivent être pensés avec des professionnels de l’hydroponie et pas uniquement des architectes (évitons, par exemple, les marches entre un lieu de production et le monte-charge, pensons aux largeurs des allées pouvant accueillir des euro-palettes, privilégions le pratique à l’esthétique, etc.).

Ces techniques de production sont donc particulièrement intéressantes dans des contextes urbains tels que Bruxelles où les zones de pleine terre sont réduites, les sols parfois pollués, une densification croissante, une abondance de déchets organiques, une chaine alimentaire mondiale de plus en plus fragilisée, mais également dans un contexte de vagues de chaleur et sécheresse (l’hydroponie et ses dérivés consomment en effet 80 à 90% moins d’eau que les techniques pleine terre).

De telles initiatives existent déjà à Bruxelles, ainsi que d’autres techniques visant à réutiliser de déchets organiques biologiques, tels que Permafungi, récupérant le marc de café bio de restaurateurs comme substrat pour sa culture de champignon.

Et on n’oubliera pas la magie de l’aquaponie !

L’aquaponie est une technique qui couple l’hydroponie à un bassin piscicole, récupérant les déjections des poissons comme nutriments pour les plantes. Il s’agit à nouveau de produire des végétaux mais également des protéines animales dans une logique d’économie circulaire et d’utilisation raisonnée de l’eau. Les villes sont des lieux de production intéressants mais peu adaptés à de l’élevage et du bétail, l’aquaponie permet ainsi d’introduire en ville dans des zones diverses (caves et toitures notamment) une production de protéines animales.

Mieux que la pleine terre ?

Evidemment, il faut maintenir le plus de terres non artificialisées possible en ville, notamment pour prévenir les îlots de chaleur et infiltrer l’eau dans le sol. Lorsqu’un terrain pleine terre est disponible, il faut privilégier des techniques de production alimentaire pleine terre ou simplement des aménagements favorisant l’infiltration de l’eau et préservant la biodiversité.

Toutefois, ces zones sont de plus en plus rares et il reste important de pouvoir produire une partie de son alimentation en ville et à proximité. Il existe aujourd’hui de nombreux espaces inusités : friches, parkings, toitures par exemple. L’hydroponie et ses dérivés ont l’avantage d’être des techniques de production plus légères que la culture en bac/terre et donc plus propice à s’installer en hors sol car demandant une portance moins élevée (400kg/m² en moyenne). Pensons aux grandes toitures de hangars et zones logistiques ou zoning semi-industriels, aux toitures de supermarchés, qui ont parfois plusieurs milliers de m² vides alors qu’il pourrait y pousser l’alimentation du quartier. Ces surfaces permettraient d’installer une activité supplémentaire et nécessaire à nos villes qui se densifient et de créer des emplois non délocalisables.

Et ça se vend en Europe ?

Aujourd’hui, ces techniques sont répandues dans le monde. En Europe, ce sont les Pays-Bas qui l’utilisent le plus (sur environ 4600 hectares), suivis de l’Espagne, l’Allemagne et la Belgique. En ce qui concerne l’espèce la plus cultivée en hydroponie, il s’agit de la tomate, suivie de la fraise, du concombre, du poivron et de la laitue (Gazeau, 2004). En Belgique, 75% des salades vendues en supermarché sont produites en hydroponie, mais malheureusement pas en bioponie (https://dailyscience.be/12/11/2018/a-gembloux-les-legumes-ont-les-pieds-dans-leau/).

Hydroponie va avec agro-écologie ?

Bruxelles s’est dotée d’une stratégie alimentaire qui vient d’être revue, Good Food 2.0, et qui pour atteindre un système alimentaire résilient suit la théorie et la pratique de l’agroécologie. Ce mouvement inclusif vise des pratiques créatives dans lesquelles une coopération optimale avec la nature est centrale. Le résultat est un modèle agricole innovant, dans lequel l’Homme et la Nature se renforcent mutuellement à partir de leurs liens étroits. Au sein d’un contexte urbain, l’agroécologie invite à repenser le rapport entre les producteur·rice·s, les citadin·e·s et leur contexte environnemental et social, et à concilier l’activité humaine et la préservation des écosystèmes naturels. Elle peut être définie par un certain nombre de principes qui guident un modèle économique écologique et résilient et mettent en avant les questions de souveraineté et de sécurité alimentaire, et d’autonomie des agricultrices et agriculteurs. Ceux-ci sont replacés au centre des systèmes alimentaires, non seulement comme fournisseurs, mais aussi comme décideurs de ces nouveaux systèmes alimentaires.

La bioponie permettra de placer l’hydroponie dans ce cadre agroécologique. En effet, un des enjeux est de pouvoir se détacher des engrais de synthèse pour se tourner vers des nutriments organiques, à base de déchets et matières organiques, justement abondantes en ville.

Enjeu climatique

Outre cet enjeu et l’importance d’une alimentation de proximité, il est important de se tourner vers une alimentation de saison. Des tomates cultivées en Belgique en hiver, sont certes locales, mais leur empreinte carbone reste élevée : pour les produire, les serres doivent être chauffées et illuminées par LEDs, deux éléments énergivores. Les ressources énergétiques nécessaires au chauffage et à l’éclairage des serres peuvent d’ailleurs représenter jusqu’à 40 % des coûts de production. En cette période de crise climatique et énergétique, impactant l’inflation actuelle, ces produits sont voués à renforcer la crise et à augmenter drastiquement leurs prix.

Finalement, en tant que consommateur, nous avons un grand rôle à jouer : acheter et manger mieux c’est renvoyer un signal, c’est augmenter la demande de produits en accord avec les principes agroécologiques et ainsi soutenir les agriculteurs dans leur transition.

Documentation

Brochure "Manger bien, jeter moins"

Se nourrir : un besoin primaire mais aussi un plaisir ! Le plaisir de manger sain et équilibré, de savourer des aliments goûteux et de saison, de redécouvrir les savoir-faire culinaires… Mais un plaisir qui a un revers : le gaspillage alimentaire !

Chez les ménages bruxellois, le gaspillage alimentaire représente plus de 12 % du poids de la poubelle blanche : la moitié représente des aliments entamés mais non terminés, un quart est constitué de restes de repas et un quart des aliments jetés sans même avoir été entamés. Ce gaspillage est pourtant un enjeu concret, directement lié à la consommation, aux déchets et au changement climatique. Les impacts négatifs du gaspillage alimentaire sont réels : pour les ménages, les collectivités, l’environnement et l’économie.

Cette brochure nous invite à réduire le gaspillage : économies et plaisir à la clef ! Elle répond à de nombreuses questions, propose trucs et astuces et encourage à l’action : nous, consommateurs, nous avons le pouvoir de réduire ce gaspillage ! Que ce soit avant, pendant ou après nos achats, la préparation et la consommation des repas, chez nous ou à l’extérieur.

Réduire le gaspillage alimentaire, c’est le défi que Bruxelles Environnement a lancé en participant au projet européen GreenCook. Au menu : des actions dans les cantines de collectivités, les écoles, les grandes surfaces, des actions de sensibilisation du grand public, comme cette brochure.

Documentation