Le projet Molleke, implanté rue de la Poudrière à Bruxelles, veut promouvoir le « bien manger » dans le quartier de la porte de Ninove et devenir un maillon du système alimentaire durable bruxellois. Pour cela, les citoyens porteurs du projet développent trois activités complémentaires et étroitement connectées : un marché de produit locaux, un café de quartier et des ateliers ou outils pédagogiques de sensibilisation du grand public à l’alimentation durable. En somme, Molleke, c’est un lieu à trois facettes.
Un marché de produits locaux
Les mangeurs ont la possibilité de commander des denrées dans un magasin coopératif en ligne ou de venir directement sur place pour faire leurs achats, ce qui permet la rencontre et l’échange. Sur place, quatre jours par semaine, le marché donne accès aux habitants du quartier (et au-delà) à un panel complet et de plus en plus étoffé de produits locaux. En ligne, mangeurs et artisans sont réunis dans la coopérative Linked.Farm où est abrité le webshop, qui est lui ouvert 7 jours sur 7.
L’ambition est de valoriser la totalité de la production des producteurs comme les fruits et légumes « moches » ou les carcasses et abats proposés au public à petit prix. Il est aussi question d’anticiper le gaspillage alimentaire en favorisant les commandes de denrées « fraiches » tel que la viande, le poisson ou les produits laitiers au maximum en ligne. Cela permet aux mangeurs d’anticiper, au producteur de ne préparer que le nécessaire et au marché sur place de ne pas devoir jeter des produits aux dates dépassées. Un système de livraison à vélo en partenariat avec la coopérative de livreurs Dioxyde de Gambettes est également organisé pour les commandes via le webshop, remettant au cœur du débat la folie de la nourriture rapide, livrée en 5 minutes par des personnes sous-payées.
Un café de quartier
Le café, situé au cœur du marché, est avant tout un lieu de rencontre qui se veut accueillant pour tous, et notamment pour ceux qui ne trouvent pas si facilement leur place dans l’HORECA « classique » : parents avec enfants, maitres de chiens, personnes âgées ou tout passant en quête d’un moment paisible. On y déguste une alimentation saine, de saison et locale, accessible à tous et cuisinée avec des ingrédients issus du marché fermier et/ou des invendus ou des produits « moches » des producteurs. Du café en direct-trade aux biscuits, tout y est traçable.
Un pôle formation
Des ateliers sur place ou en dehors des murs sont organisés afin de diffuser des savoirs et sensibiliser à une alimentation durable, végétale et la plus locale possible. Cuisiner (notamment du pain), faire pousser soi-même, réaliser ses propres conserves… autant de pratiques abordées dans ces moments de formation. On y parle aussi jardinage et faire pousser, partie intégrante du bien manger. Les ateliers sont organisés sur le modèle des cafés suspendus dans lequel les participants qui peuvent se le permettre payent un peu plus pour financer la participation de ceux qui ont moins de moyens. Une place « libre » pour une personne dans le besoin est toujours réservée en échange d’un peu de temps ou de soutien au projet sous n’importe quelle forme.
Un bel exemple de projets interconnectés visant le « bien manger » à Bruxelles, mais aussi vecteurs d’inclusion sociale et de convivialité !
Ce projet a été soutenu par Bruxelles Environnement dans le cadre de l’appel à projets citoyens Inspirons le quartier - volet Good Food en 2020.
