La question de l’alimentation intègre des enjeux sociaux, de santé et d’environnement. Cela impacte le quotidien de chacun, il est donc essentiel de sensibiliser la diversité des publics bruxellois, en tenant compte de leurs réalités. Des animations, des sessions d’information, des ateliers de cuisine ou encore des discussions thématiques avec des groupes de patients ou de bénéficiaires d’une organisation, sont autant de projets émergeants pour s’adresser à un large public. Comment s’y prendre ? Et quelles ressources pour y arriver ?
Pour guider le secteur social-santé dans le développement de ces projets, Bruxelles Environnement a mandaté l’asbl Rencontre des Continents pour développer une formation gratuite et spécifiquement adaptée. L’occasion de s’inspirer de projets existants et de découvrir des outils de sensibilisation et d’information. On en parle avec Louise de Coster, une des formatrices du programme.
Pourquoi proposer une formation spécifiquement dédiée au secteur social-santé ?
L.D. : Le processus d’évaluation de la stratégie a mis en évidence l’importance d’élargir le public sensibilisé aux questions de l’alimentation durable (au-delà des convaincus) pour être plus proche de la réalité bruxelloise. L’asbl Rencontre des Continents s’intéresse depuis de nombreuses années aux questions de diversité sociale et culturelle à Bruxelles. Dès lors, dans le cadre du déploiement de la stratégie Good Food, Bruxelles Environnement nous a mandaté pour mettre en place cette formation de 4 demi-journées, en proposant 4 cycles/an. Nous entamerons la 7ème édition en septembre prochain.
Quels sont les atouts de la formation pour ces secteurs ?
L.D. : Rassembler les secteurs social et santé est un réel atout en termes d’échange d’expérience, pour créer le lien entre deux types de contexte et identifier l’interdépendance entre le social, la santé et l’alimentation. Cela permet parfois de déconstruire certaines idées reçues, et de tenir compte de situations complexes qui nécessitent une adaptation spécifique. Par exemple : que fait-on de l’incontournable nécessité d’une alimentation saine face à la réalité d’un public en précarité, qui ne dispose pas de l’infrastructure utile pour cuisiner sainement ?
La formation suscite le partage d’expérience et la découverte de dispositifs et d’outils d’animations pour sensibiliser le public (comment animer et avec quels outils). Une partie de la formation est également consacrée à la visite de projets sur le terrain.
Chacun évoque l’idée de projet pour sa structure, cela permet d’inspirer le groupe, d’échanger sur les difficultés rencontrées, de stimuler la mise en réseau et de susciter des partenariats. Quelle que soit la taille de la structure ou du projet mené, la participation de chacun permet de nourrir et d’enrichir la formation !
Par ailleurs, dans la continuité de la formation, il est prévu d’assurer un accompagnement dans le développement des projets (conseils, proposition d’outils et de méthodologie, ressources dans le réseau territorial, etc.).
Quels sont les types de projets menés ?
L.D. : Qu’il s’agisse de communes, de maisons médicales, de CPAS ou de petites asbl, chacun développera un projet de plus ou moins grande ampleur, selon les besoins et les ressources disponibles. Les projets peuvent être des ateliers de sensibilisation, de discussion ou d’échange d’expérience, abordant les préoccupations et les enjeux du quotidien autour de l’alimentation.
Certaines organisations, comme les maisons médicales ou les lieux d’accueil, proposent des ateliers de cuisine, parfois dans des contextes spécifiques comme la journée du diabète.
Certains projets sont de plus grande ampleur, comme celui du CPAS de Boitsfort, qui a ouvert un resto participatif.
La formation stimule le développement de projet, et pousse la réflexion par rapport à ce qui peut être mis en place selon les ressources, le réseau existant, les partenariats possibles… et suscite l’activation des premiers petits pas d’un projet.
Selon votre expérience, quels sont les éléments-clés des projets menés dans le secteur social-santé, qui contribuent à remettre l’alimentation au cœur de nos quartiers ?
L.D. : Il y a trois éléments essentiels pour rendre l’alimentation durable accessible à tous : veiller à une accessibilité géographique, financière et culturelle. Les défis sont parfois colossaux mais les choses évoluent grâce aux projets menés, et à leur capacité de s’adapter à la réalité des publics bruxellois.
Quelques retours des participant·es à la formation
- “Cette formation m’a permis d’explorer beaucoup d’outils didactiques, pédagogiques, ludiques pour animer et sensibiliser un groupe sur le sujet de l’alimentation durable.”
- “J’ai découvert les réseaux qui s’occupent de la bonne alimentation, une alimentation saine et équilibrée, en plus d’un bon carnet d’adresses pour mieux agir et aider les milieux précarisés à avoir une alimentation saine et à moindre coût.”
- “J’ai rencontré de chouettes personnes, projets, associations, inspirantes : superbe état des lieux de projets Good Food !”
Le prochain cycle de formation aura lieu en novembre-décembre (4 demi-journées). Plus d’info et formulaire d’inscription ici.