18/05/2020

Dans cette rubrique, nous allons cette fois explorer l’essor des circuits courts face à la crise actuelle du Covid-19. D’après un sondage* mené dans le cadre de la crise auprès de 1.000 Belges, la préférence des consommateur·rice·s pour les produits locaux est en nette hausse (+42%). Les circuits courts, déjà considérés comme une réponse pour manger mieux et de façon plus responsable, semblent donc aussi prouver leur capacité à contribuer à notre résilience alimentaire. Et les Bruxellois·e·s sont de plus en plus nombreux·ses à vouloir changer leur mode de fonctionnement, ce qui sera tout bénéfice pour la planète !

La crise économique, sociale et sanitaire que nous vivons actuellement nous rappelle une fois de plus la fragilité d’un système de production mondialisé et l’urgence de renforcer notre résilience, qui passe notamment par la relocalisation de nos activités de production, notamment alimentaire. Le secteur de l’agriculture urbaine est cependant diversement touché par la crise. Certains voient les demandes exploser et peinent à suivre par manque de main d’oeuvre, tandis que d’autres doivent se réinventer pour écouler leurs stocks suite à la fermeture de l’HORECA ou des marchés.

La transition agroécologique est-elle en route ?

Depuis le début de la crise, de nombreux  producteurs locaux bruxellois et périurbains ont bien senti le regain d’intérêt pour la production locale en circuits courts en Région bruxelloise. On assiste en effet à une vraie demande de manger sainement depuis le confinement, doublée d’une volonté de la population d’aider les petits agriculteurs locaux face à la crise actuelle. A côté de cet élan de solidarité envers les petits producteurs, la crainte de se rendre dans les supermarchés fort fréquentés joue également en faveur des initiatives locales. Le prochain pari pour ces producteurs locaux sera de faire face à la demande : nourrir le plus grand nombre de citoyen·ne·s tout en créant des emplois et des débouchés économiques.

Soutenir une économie locale, responsable et à taille humaine

De plus en plus, les consommateur·rice·s veulent savoir d'où vient ce qu'ils ou elles mangent. La quête de sens, combinée à la recherche de liens avec les producteurs locaux, et d’une agriculture raisonnée, plus respectueuse de l’environnement est une nouvelle évolution dans l’agroalimentaire et une conséquence palpable de cette crise.

Les circuits lointains, lourds, ont des conséquences désastreuses pour l’environnement et les citoyen·ne·s en sont bien conscients dans le contexte actuel. Se nourrir plus localement et acheter ses produits en circuits courts, c’est valoriser une filière de qualité et de proximité, plus respectueuse de l’environnement et des saisons, limitant aussi les intermédiaires et les déplacements inutiles.

Aujourd’hui, pour faire de Bruxelles une ville résiliente, il faudra susciter la transition alimentaire durable, avec davantage d’espaces de production et l’accompagnement des agriculteurs locaux. La stratégie Good Food, qui oriente ses actions dans ce sens depuis 2015, commence à porter ses fruits… La crise actuelle aura nourri la réflexion et encouragé une refonte de nos habitudes de consommation, en espérant que cette tendance survive au déconfinement !

*Étude menée par Faitrade Belgium (avec le bureau Dynata)

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