20/01/2020

Tous les expert·e·s climat le soulignent : notre alimentation a un impact considérable sur nos émissions de gaz à effet de serre (GES), et donc sur le changement climatique. Environ un tiers des émissions mondiales proviennent de la chaîne alimentaire, nos comportements peuvent donc faire la différence. Au fil de cette rubrique, retrouvez les meilleurs plans pour réduire l’empreinte carbone de votre alimentation. Focus de cette édition : les régimes alimentaires les plus bénéfiques pour la planète.

Consommer moins de viande

Si nous commencions par réduire notre consommation de viande ? La production de viande, combinée à celle des produits laitiers, émet la moitié des GES liés à l’alimentation alors qu’ensemble, elles ne représentent que 20% des calories absorbées dans le monde. Les GES produits par l’élevage sont le méthane (rumination des bovins, ovins et caprins), le protoxyde d’azote (gaz relargué par les engrais azotés) et le dioxyde de carbone (engins agricoles). Certaines viandes et certaines méthodes d’élevage sont toutefois plus gourmandes en ressources que d’autres. C’est le cas du bœuf et encore plus de l’agneau, dont la production est la plus polluante, loin devant le porc, la dinde ou le poulet1.

Repenser notre régime alimentaire

Au-delà de la réduction de consommation de viande, il s’agit plus globalement de revoir la façon dont nous nous alimentons quotidiennement. Selon le rapport du GIEC2, les solutions sont en effet à chercher du côté d'une réduction du gaspillage alimentaire et d’un changement de régime alimentaire. Nous devrions en effet consommer moins de viande tout en augmentant la part des aliments d’origine végétale. Des chercheur·se·s3 américain·e·s ont montré, dans la foulée de ce rapport, que l’adoption à l’échelle de la planète de régimes alimentaires sains et à base de plantes (légumes, légumineuses), pourrait réduire de moitié les émissions de GES. Ils ont modélisé les impacts de neuf régimes alimentaires dans 140 pays4, de entièrement vegan à un jour par semaine sans viande. Les résultats sont sans appel : l’adoption d’un régime vegan réduirait de 70% l’empreinte carbone moyenne par habitant·e et serait le plus faible émetteur de GES dans 97% des pays étudiés ! Des régimes plus flexibles, comme le régime deux tiers végétalien (soit deux repas végétaliens pour un repas omnivore) et le régime pescetarien (le poisson comme seule protéine animale) viennent quant à eux respectivement en 2e et 3e position des régimes les moins émetteurs de GES. À ce propos,l’étude évoque les nouveaux aliments, notamment pour leurs apports en protéine, tels que les insectes et les petits poissons comme les sardines, harengs ou mollusques . Dans cette optique, elle recommande une approche pays par pays, les pays occidentaux devant modifier leurs habitudes et les autres adapter leur développement.

« Si dans les régions pauvres, l'apport en protéines animales est parfois insuffisant, dans les pays riches, il dépasse les recommandations nutritionnelles de l'Organisation mondiale pour la santé. Deux milliards d'adultes sont en surpoids ou obèses et 25 à 30% de la production totale de nourriture est gaspillée, » selon l'ONG Climate Action Network.

Plus de Good Food dans sa vie quotidienne !

Comment agir concrètement, chacun·e à son échelle ? Au-delà de l’urgence collective, on peut tous et toutes agir, consommer mieux, gaspiller moins ! Pour se lancer, rendez-vous sur le portail Good Food : il regorge d’outils, de recettes et de bonnes idées pour manger durablement et sainement. N’hésitez pas à consulter notre page Facebook et rendez-vous dans notre prochaine newsletter pour une autre série de conseils liés à l’impact de notre alimentation sur le climat.

Sources :

  1. Le Monde /Pourquoi la viande est-elle si nocive pour la planète/11 décembre 2018
  2. Rapport Spécial 1,5° C, Giec (2018)
  3. John Hopkins University (Baltimore)
  4. nouvelobs.com/societe/20190917.AFP4841/vegan-mais-pas-que-nouvelle-etude-sur-les-meilleurs-regimes-pour-le-climat.html
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