16/05/2023

Potager en autocueillette sur le toit d’un supermarché, production de champignons dans des caves, potagers collectifs, murs végétalisés... les projets d’agriculture urbaine (AU) liés à de l’immobilier sont de plus en plus nombreux à Bruxelles, ils sont d’ampleurs variées et poursuivent des objectifs différents. Pourquoi cet engouement ? Quels sont les avantages de tels projets pour les promoteurs et les habitants ? Coup de projecteur sur les bénéfices économiques, écologiques et sociaux pour tous les acteurs concernés.

 

Des avantages consistants pour les développeurs

L’agriculture urbaine trouve sa place dans des projets immobiliers variés : résidentiel, bureau, commercial, santé, mixte, etc. Du point de vue des développeurs, inclure une forme d’agriculture urbaine dans un projet immobilier est intéressant à plusieurs égards :

Premièrement, il existe des avantages économiques, dont : la limitation des coûts liés à la législation environnementale en fonction des communes, l’augmentation de la valeur du bâtiment grâce aux certifications et, dans une ville densément peuplée comme Bruxelles, l’augmentation de 2 à 5 % de la valeur d’un bâtiment grâce à la proximité d’un espace vert [1].

Le développement d’un tel projet permet de répondre aux demandes, voire aux exigences des pouvoirs publics : certains cahiers des charges intègrent maintenant une demande explicite d’AU ou un travail sur la résilience alimentaire du projet. 

Enfin, l’agriculture urbaine est aussi un moyen de travailler et gérer différents aspects environnementaux abordés dans tout projet immobilier, notamment :  

  • L’isolation des étages supérieurs en cas d’agriculture urbaine en toiture ;
  • La temporisation et valorisation des eaux de pluie ;
  • L’amélioration de la qualité des eaux : les toitures végétalisées jouent un rôle de filtre naturel pour épurer les eaux ;
  • La compensation du CO2 ;  
  • La réduction des îlots de chaleur.

 

Un cadre de vie amélioré pour les riverains

Pour les habitants aussi, les projets d’agriculture urbaine offrent de réels bénéfices :

Dans des projets mixtes ou ouverts sur le quartier, l’AU est un outil puissant de cohésion sociale et de création de liens : un même espace peut accueillir des publics variés et remplir plusieurs fonctions : pédagogique pour les écoles, thérapeutique pour les maisons de soin et de repos, créateur de lien social au sein d’un immeuble, d’un quartier ou d’une entreprise, sensibilisateur à la consommation de produits non transformés, activités connexes liées : gestion d’un compost, cours de cuisine, production d’herbes médicinales, etc. Ainsi, les plus jeunes y verront un espace de jeux et de loisirs tandis que les plus âgé·e·s profiteront de cet îlot de paix, rare en milieu urbain.

L’agriculture urbaine permet dans un environnement toujours plus minéral de réintroduire du « vert » dans la ville. Outre le cadre de vie qui se trouve nettement amélioré, les habitants bénéficient eux aussi d’avantages économiques : une meilleure isolation thermique des étages supérieurs en cas de projet d’AU en toiture, mais également une meilleure isolation sonore grâce à des toitures végétalisées ou des murs végétaux.

 

Le FAU pour vous accompagner dans vos projets

Le Facilitateur bruxellois en agriculture urbaine (FAU) est, depuis 2018, un service d’information et d’accompagnement pour le développement de l’agriculture urbaine. Au travers de la Guidance, des experts pluridisciplinaires sont mis à la disposition des propriétaires et promoteurs immobiliers, ainsi que des organismes publics et collectivités. Deux objectifs sont visés au sein des quartiers/bâtiments existants ou en développement : la production agricole professionnelle mais également les potagers citoyens pour favoriser l’autoproduction.

Le FAU vous offre notamment une expertise sur les questions urbanistiques, juridiques ou réglementaires, ainsi que sur les techniques de production et la recherche de terre via ce formulaire.

 

Des projets pour s’inspirer

Plusieurs projets immobiliers sont déjà organisés autour de projets verts :

  • La Cité modèle de Laeken (Bruxelles) est un exemple d’un ensemble de logements sociaux ayant intégré l’agriculture et les espaces verts dans le tissu urbain avec des ruches, un potager, un verger… 
  • Le projet de la Ferme du Chant des Cailles (Watermael-Boitsfort), où le quartier environnant s’anime autour d’un espace de maraîchage professionnel, de bergerie et de potagers collectifs. 
  • Le projet Refresh/Lagum, situé sur la toiture du Colruyt d’Etterbeek (Jourdan) permet de nourrir les habitant.e.s du quartier grâce à de l’auto-cueillette mais également de les sensibiliser grâce à des ateliers sur le jardinage urbain et la transformation de légumes 
  • Le projet URBI Leaf permet de dynamiser le quartier des Tanneurs grâce à leur vitrine explicative sur les micro-pousses. Les citoyen·ne·s se montrent intéressé·e·s et s’informent sur les techniques de production indoor lorsqu’ils passent devant le magasin. 

 


[1] Asterès (2016). Les espaces verts urbains. Lieux de santé publique, vecteurs d’activité économique. p. 39 https://www.lesentreprisesdupaysage.fr/content/uploads/2019/12/les-espaces-verts-urbains-par-nicolas-bouzou-asteres.pdf

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